Allez, je me lance, je publie mes recherches en espérant que cela aidera à mieux comprendre ce qu'est le Tribal Fusion.
J'ai commencé à écrire sur mes recherches au sujet des origines du Tribal Fusion il y a au moins 3 ans, ma formation aux côtés de Rachel Brice m'a permis de relier pas mal de points. Cela n'en restera pas moins toujours qu'une ébauche, il y a tant d'intervenants, tant d'anecdotes, pour une danse finalement très jeune. Je continuerai à améliorer ce texte en fonction de mes découvertes (et de mon temps libre, rare !). Néanmoins, cela m'a permis de me forger ma vision, ma définition du Tribal Fusion, vision qui n'est que la mienne ; Mais si vous abondez en mon sens, je serai ravie de le savoir ! N'hésitez pas à m'écrire pour me faire part de votre avis ou de partager d'autres données afin d'enrichir mes recherches et ma réflexion sur cette discipline. Donc : Tribal fusion ? Vous en avez peut-être entendu parler, ou vu cette danse sur scène, ou Youtube, Pinterest. En tout cas, vous voilà sur mon blog posté sur un site pas du tout référencé (bravo :)) Il y a eu un gros festival appelé Bellyfusions pendant 8 ans organisée par Julie de St Blanquat à Paris où la fusion orientale notamment tribale était mise en avant. Maintenant, il y a des événements sur les danses tribales un peu partout en France tous les mois si ce n’est plus. J’ai même découvert un manga sur la vie d’une danseuse tribale ! Un mélange esthétique atypique tant dans la danse que dans les costumes, à la fois folklorique, ethnique, fantastique ou simplement actuel. Vous pensez toujours avoir reconnu quelque chose, une origine, oubliez. Le tribal fusion est une pure création américaine. Vous avez pu voir deux danseuses avec rien en commun que quelques mouvements de base et certains éléments de costume, et pourtant ce sont deux danseuses tribales. Une définition qui s'avère donc difficile, mais ce flou est pour moi une liberté que ce genre accorde à ses interprètes et qui le rend si attirant. La représentante la plus connue du Tribal Fusion est Rachel Brice, mais elle dit elle-même être la création de plusieurs autres artistes, que les vrais héros qui ont créé et nourri son parcours de danse sont Jamila Salimpour, qui a enseigné à John Compton et à Marsha Archer, qui ont enseigné à Carolena Nericcio, qui a enseigné à Jill Parker, qui en a enseigné à Heather Stants, qui a enseigné à Mardi Love, qui lui a à son tour transmis son savoir. Partant de cette déclaration, laissons-nous transporter un instant dans l’histoire du tribal fusion. L’héritage Salimpour La fameuse Jamila Salimpour, décédée le 8 décembre 2017 dernier… est une des pionnières de la danse orientale aux Etats Unis dans les années 60. Son école, gérée à présent par sa fille Suhaila, est à ce jour parmi les plus prestigieuses aux Etats Unis, son centre est basé à Berkeley, CA. Née à New York et nourrie des récits et images rapportés par son père d’origine sicilienne des danses du Moyen Orient, Jamila a très tôt imité les danseuses qu’elle voyait dans les vidéos prises par son père, et développé un talent certain pour l’art dramatique. Elle se met rapidement à danser pour animer les soirées familiales, puis celles des amis de la famille. Elle intègre à 16 ans le Ringling Brothers Circus où elle devient tour à tour jongleuse, dresseuse d’animaux et danseuse acrobatique. Après avoir quitté le cirque, elle déménage à Los Angeles, où elle fréquente assidûment la cinémathèque locale pour regarder des films d'importation égyptienne mettant en vedette les stars de la danse orientale à l'époque, tels que Samia Gamal, Tahia Carioca, et Naima Akef. Pour mieux assimiler ce qu'elle voyait, Jamila imite leurs mouvements et commence à nommer chaque étape qu'elle voyait. Parce que Los Angeles était devenu un centre pour les immigrés du Moyen-Orient et de l'est de la Méditerranée, Jamila se trouva à assister à des fêtes, des célébrations, et des festivals. De ces rassemblements, elle a également identifié et catalogué les étapes et les mouvements caractéristiques de ces communautés. Elle déménage ensuite à San Francisco, où elle tient le célèbre Bagdad Cabaret, elle est la première femme à posséder une boîte de nuit orientale aux États-Unis. Au milieu des années 1960, elle se retrouve donc au cœur de la contreculture hippie, amie de Janis Joplin et Jimi Hendrix. Elle enseigne la danse orientale, ses cours deviennent très populaires, car la génération Flower Power de San Francisco "Flower Children" cherche des moyens nouveaux et subversifs pour s'exprimer par le mouvement. Soucieuse de donner à la danse orientale un statut égal aux danses académiques, pour elle, cela devait passer par une structure avec une terminologie précise des mouvements et une décomposition claire et méthodique de chaque mouvement. Elle a commencé par donner les noms des danseuses aux mouvements, puis les a classés par ville d’origine, parfois par les termes originels, souvent critiquée pour la liberté prise sur la terminologie, il n’empêche qu’elle a réussi à créer un répertoire qui perdure à ce jour. La décomposition verbale de l’activité musculaire et du positionnement corporel a donné aux étudiants de Jamila une connaissance intime de la danse orientale, non par imitation, mais par la compréhension intellectuelle et l’expérience personnelle de la mécanique physique. Elle a par la suite enrichi son programme en créant toute une méthodologie pour les cymbalettes. Elle a par ailleurs été rédactrice en chef pour un périodique sur la danse orientale, HABIBI depuis sa création en 1974, et a indépendamment aussi publié ses recherches sur l’histoire de la danse. Sa fille Suhaila a enrichi leur programme de ses études en danse orientale égyptienne, elle vient d’en créer son propre programme. Les prémices de la danse tribale Le spectacle Bal Anat de Suhaila Salimpour En 1968, les élèves de Jamila ont disparu des cours du samedi. Une de ses élèves lui fait découvrir la raison : Ils participent en effet à un nouvel événement thématique, la Renaissance Pleasure Fair, connu pour être le premier festival médiéval en Amérique, où les artistes, de toutes disciplines et de tous niveaux, et spectateurs venaient costumés pour partager un week end ensemble. Jamila se retrouve face à l’organisatrice, qui lui demande de contenir ses élèves (années 60, libération sexuelle, débauche, sans parler des niveaux très différents en danse). C’est là que Jamila Salimpour, crée une troupe de 40 danseurs pour son spectacle “Bal Anat”, qui était joué chaque année en avril. Bal Anat, littéralement « danse de la déesse mère Anat », déesse guerrière égyptienne, est un spectacle de danse d’inspiration orientale et folklorique. A l’époque, elle devait adapter la danse orientale au cadre plus ou moins historique, plutôt extrêmement fantaisiste en fait, des fêtes médiévales, aussi, en s’inspirant de son passé circassien, elle crée (non sans peine entre l’absence d’instruments orientaux qu’il a fallu fabriquer, de musiciens qu’il a fallu former, et le challenge de se renouveler à chaque nouvelle saison) ce spectacle haut en couleur qui séduit par des danses pleines d’énergies, des costumes chatoyants, des accessoires surprenants (masques, serpents (serpent assommé), feu, sabres (inspirée d’une gravure), etc), au son d’instruments traditionnels. Bal Anat est la plus ancienne compagnie de danse orientale toujours en activité dans le monde, elle revient en tournée en Europe en avril à Londres et Bruxelles. Elle a inspiré des milliers de danseurs et danseuses depuis sa création, et donné naissance à la mouvance dite tribal fusion. Mais à son époque, il était plus question de danse tribale, peut-être parce que sur certains flyers il est évoqué « des tribus venues de toute part », et de fusion de genres. Parmi les élèves de Suhaila, qui ont participé à Bal Anat, deux vont marquer à leur tour de leur empreinte l’histoire du Tribal Fusion : John Compton et Masha Archer John Compton et la troupe Hahbi'Ru Hahbi'Ru Dance Ensemble a pris ce terme Hahbi'Ru (qui veut apparemment dire poussiéreux) car il désigne ces tribus bédouines formées des exilés et des mercenaires qui sillonnaient dans les déserts arabes, s'enrichissant de tout ce qu’ils trouvaient et qui leur plaisait dans les lieux qu'ils traversaient. Comme ces Bédouins, le style du spectacle de la troupe Hahbi'Ru a été influencé par les danses folkloriques et la musique de nombreuses régions d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. John Compton et Rita Alderucci, les co-directeurs de l'ensemble de danse Hahbi'Ru, étaient des élèves de Jamila Salimpour, fondateur et directeur de la troupe Bal Anat, où ils dansaient tous deux en solistes. En 1991, après une énième dispute entre Jamila et les organisateurs du festival Renaissance Pleasure Fair, Jamila arrête de produire Bal Anat dans ce festival. John et Rita réunissent alors le groupe de danseurs et de musiciens chevronnés et créent Hahbi’Ru. Leur but était de recréer le spectacle de Jamila Salimpour, et d'utiliser les compétences qu'ils ont acquises au cours des 30 dernières années en tant qu'animateurs professionnels. Sous leur direction, le groupe construit un répertoire plus basé sur la musique, les danses, les chants et les coutumes du folklore arabe. Ces danses traditionnelles ont été fusionnées avec les techniques modernes de scénologie et un penchant certain pour l’interaction avec le public. Hahbi'Ru séduit ainsi avec sa vision d'esthétique tribale, elle emporte le public avec ses sets de danse soignés, combinant la précision du geste et la légèreté de l’humour, le tout dans des costumes éblouissants. Cette troupe a été une révélation pour Rachel Brice par exemple, qui a baptisé une de ces combinaisons par le nom de John Compton. Masha Archer ou l’incarnation de l’émancipation féminine : Tribal ? Une danse en l’honneur de la femme, pour la femme, par la femme. On voit maintenant l’origine du Tribal dans Tribal Fusion, il fait référence à la tribu, et, malgré l’aparté Compton, une tribu matriarcale, une tribu où la femme est le rôle principal. Se rappeler que Jamila a eu deux époux, dont un violent qui l’a menacée de lui briser les jambes s’il la voyait danser en public, mais elle n’avait même pas le droit de le faire chez elle ! L’évolution de la danse tribale est empreinte des revendications des femmes et favorisée par le courant d’émancipation féminine des années 60. Cela se voit distinctement avec Masha Archer, élève de Jamila Salimpour, apparemment de courte durée, qui a elle-même formé la “San Francisco Classic Dance Troupe”. Masha joue un rôle important sur le travail de l’aspect, comme John, mais aussi et notamment de l’esprit tribal de cette nouvelle évolution de la danse orientale. Nombreux s'accordent à dire qu'elle est la grand-mère du Tribal Style. Elle a voulu changer le regard du public sur la danseuse, objet de désir sexuel, le turban cache les cheveux (trop sensuel, et moins pratique pour la visibilité des mouvements de tête, d’épaules), et les sarouels (sans fente) les jambes dénudées qui provoquent encore l’émoi des hommes. Elle laisse libre que le torse, là où la magie opère (et cache les jambes avec sarouel et jupes là où ma magie est créée et qui ne doit pas être vue), elle couvre plus le décolleté et le choli lui permet de garder le dos nu. Elle ne voulait pas non plus de danse au sol car cela rendait la femme vulnérable et que les mouvements devenaient trop discrets s’il y avait foule, donc inintéressant pour elle. Dans une de ces interviews, elle raconte qu’elle assistait à des soirées de danse orientale où les danseuses défilaient les unes à la suite des autres, et pour elle, le message qu’elle voyait était « Regardez, je suis meilleure qu’elle ». Elle n’aimait pas cette source de division des femmes et a œuvré dans sa troupe pour s’éloigner de cela et créer un lieu de bienveillance et de soutien mutuel entre ses danseuses. Elle voulait aussi du respect pour les danseuses de la part du public. Elle disait qu’elle voulait créer une atmosphère où la tribu va s’imposer le temps de la danse « We the tribe are talking ». Ainsi, elle demandait par exemple à ses danseuses d’être les premières à admirer leurs pairs, de diriger ainsi le regard vers la ou les danseuses qui s’expriment à ce moment-là, sans jamais regarder ailleurs, car ce serait un signal pour le public que c’est ok de regarder ailleurs. C’est une chance, un privilège pour le public de voir la tribu, un de ses membres comme un groupe. L’esprit d’un groupe soudé de femmes, d’une tribu, se forge. Pour moi, cet esprit tribal est la clé dans la définition du Tribal Fusion. De par son expérience de peintre et sculptrice, la majeure partie de son enseignement résidait aussi dans l’objectif de créer de l’art à travers la danse, pour elle, la danseuse est une sculpture mobile. Elle pioche dans les différentes danses ce qui lui paraissait le plus correspondre à son idéal (on loue souvent les poses sculpturales des danseuses tribales), elle s’éloigne ainsi de la danse orientale. Elle porte également une attention particulière au costume de la danseuse, qui deviendra une œuvre d’art issu de son imaginaire. Elle imprimera la première image du costume tribal, très chargé avec la superposition de plusieurs vêtements (saroual, jupes, foulard) confectionnés dans des textiles variés, les turbans richement décorés, la profusion de bijoux. Carolena Nericcio disait que Masha aimait par-dessus tout présenter un design. Pour le reste, ses danseuses la suivaient tant bien que mal, que de l’improvisation, sans notion sur le rythme, la musicalité, la composition d’un mouvement, etc Elle vit à présent de ses créations de bijoux. La consécration de l’esprit tribal avec l’American Tribal Style®. Son élève, Carolena Nericcio, a conservé cet esprit tribal et a porté son travail sur un autre niveau en créant une forme originale de danse collective guidée, appelée American Tribal Style®,à présent renommée FatChance BellyDance Style®. Elle ouvre son studio de danse en 1987 après la dissolution de la troupe de Masha, son seul but était d’apprendre aux gens à danser pour avoir ensuite des partenaires avec qui danser. Pour moi, c’est sur cette danse que le Tribal Fusion a construit ses fondations. Toutes les danseuses ayant joué un rôle majeur dans l’avènement du Tribal Fusion (Jill Parker, Mardi Love, Rachel Brice, Zoe Jakes etc) ont été exposée à l’American Tribal Style®, en ayant suivi des cours ou par l'influence de leurs partenaires de danse. Ce style est d'ailleurs enseigné dans l’école Datura de Rachel Brice, et est présenté comme un élément constitutif du Tribal Fusion. On dit, parce que les gens ont besoin de catégorisation, que l’ATS® se compose de mouvements inspirés des danses orientales et tziganes, mais c’est peut-être plus large que ça, c’est juste la fusion de Carolena nourrie du savoir et de la vision de Masha. Carolena dit elle-même avoir quelque part grandi dans une île où c’était la seule forme de danse orientale, elle a tout appris de Masha, elle a commencé à 14 ans, obnubilée par le charisme de sa professeur, Masha était son maître à penser, elle lui suffisait et du coup elle était isolée de la communauté de danse orientale jusqu’à la première intervention des FatChance BellyDance® dans un spectacle oriental Desert Dance Festival en 1990. Les éléments tribaux sont contenus dans le textile des costumes, la jupe se rajoute à la panoplie, les bijoux anciens, les tatouages, les peintures corporelles, la décoration de la chevelure, la musique folklorique, et le fait qu’on danse en groupe, en tribu. Sur le costume, il a évolué selon les demandes des recruteurs. Le choli velours noir est arrivé suite aux suggestions des organisateurs du San Francisco Ethnic Dance Festival par ex. Il a également évolué pour des raisons pratiques. Plus curieuse sur la danse pour elle-même, Carolena a petit à petit avec sa troupe créé des règles de positionnement du corps, de placements, de déplacements, et un répertoire précis de mouvements dans lesquels elle crée avec sa troupe la magie de l’improvisation « semi guidée ». Le contact visuel devient la clé de voûte d’une bonne communication entre les danseuses, renforçant le sentiment de clan qui se comprend au moindre coup de regard. Le changement de leader d’improvisation permet à chacun de ses membres de s’exprimer. On apprend à être responsable d’un groupe, et à soutenir son groupe quand on est leader comme suiveur. Ce souci de bienveillance et de solidarité que lui a inculqué Masha s’épanouit dans toute sa splendeur avec l’ATS®. Les nouvelles générations viennent pour le costume et restent pour l’esprit tribal ! Les Fat Chance Belly Dance décrivent l’ATS® comme une célébration de l'esprit féminin, de la force et la beauté des femmes. Il s'agit d'une fusion moderne d'éléments traditionnels influencés par les formes de danse de l'Afrique du Nord, de la Méditerranée, du Moyen-Orient, de l'Asie centrale et de l'Inde. Elle se distingue par la façon dont les pas, les mouvements, et même le costume, sont redessinés en fonction des besoins d’une improvisation collective. Depuis 2011, pas de nouveau pas. Toujours une préférence pour les musiques du Moyen Orient ayant un phrasé musical régulier, toujours une danse de groupe, toujours les mêmes pas et règles. Vous voyez déjà la suite de l’histoire… Rébellion dans les rangs avec Jill Parker, mère du Tribal Fusion Il faut évoquer ici la nature collaborative de la troupe Ultra Gypsy, menée par Jill Parker, qui a nourri ce désir de personnaliser l’ATS® en créant des fusions uniques. Jill Parker est un membre fondateur de la troupe Fat Chance Belly Dance et elle est également surnommée la “mama of tribal fusion”. On va dire que la principale différence entre les deux styles, c’est que l’ATS® mettait l’accent sur l’improvisation collective et le Tribal Fusion sur la chorégraphie. Jill forme la Ultra Gypsy Dance Theater Company en 1996 et transforme le répertoire ATS®, ses costumes et sa musique. Elle conserve certains éléments tout en intégrant d’autres styles dans son style de danse, un gros penchant pour le burlesque et l'ambiance cabaret. Elle peut être plus libre sur les choix musicaux et jouer avec sa musicalité. Les danseuses de sa compagnie étaient également encouragées à chorégraphier des sets de danse, cela a permis d’enrichir le style de cette troupe d’une myriade d’autres influences. De nombreuses danseuses célèbres de la scène du Tribal Fusion étaient membres de Ultra Gypsy : Rachel Brice ou Sharon Kihara (qui revient chaque année grâce à Myrto à Paris pour dispenser des stages). Le phénomène Rachel Brice Rachel Brice est celle qui est la plus connue quand on parle de Tribal Fusion. Vous voyez qu’elle n’en est qu’un résultat, mais quel beau résultat ! Humble danseuse dans les restaurants, elle est remarquée en dansant dans les festivals, et elle a été propulsée par Miles Copeland en 2001 avec les Bellydance Superstars. Elle crée ensuite The Indigo Bellydance Company en 2003, dont les membres les plus connues sont par ex Sharon Kihara, Zoe Jakes, Mardi Love, Ariellah. Et ouvre son école en 2011, elle propose depuis une formation de danse appelée 8th Elements (technique fondamentale, musicalité, Datura style, improvisation, choréologie, entraînement, costume, performance). Zoe Jakes a été une élève de Suhaila Salimpour, et elle a été exposée à l’ATS® en dansant avec Rachel Brice. Elle est maintenant la danseuse phare de Beats Antique et propose son format Dancecraft. Mardi Love était une élève de Heather Stants de la Urban Tribal Dance Company de la côte Est, celle-ci a été elle-même formée à l’ATS® par sa prof, Stephanie Barto, elle-même élève de Carolena Nericcio. Ariellah, élève de Rachel Brice, est à présent une référence de la scène tribale gothique. Pour moi, je relève que l’ATS® est juste comme un fil directeur entre toutes ces artistes. Par conséquent, le Tribal Fusion est le résultat du métissage entre l’ATS® et les sensibilités artistiques propres à chacun des danseurs tribaux. Parfois, on ne retrouve plus le mouvement ATS®, mais la posture tribale et l’esprit tribal nous réunit tous. Le Tribal Fusion appartient aux variantes des danses orientales, et aux fusions orientales, qui existaient bien avant le Tribal Fusion et qui s'inspirent à présent aussi de lui. Et, pendant ma formation avec Rachel, elle nous raconte qu’elle a écrit à Carolena Nericcio pour savoir comment définir son style, ce serait Carolena qui aurait donc écrit Tribal Fusion, pour la première fois peut être, Le Tribal Fusion serait donc bien une fusion du Tribal Style avec d’autres styles. Le tribal fusion est comme un arbre, avec plein de petites branches comme autant de sous sections de la discipline. Fusion avec du hip hop, du modern jazz, du flamenco, de l’odissi, du burlesque, etc. La musique est un autre élément important, on ne s’arrête plus à la musique traditionnelle du Moyen Orient, mais on danse aussi sur du jazz, du hip hop, de l’electro, du dub step. Ainsi, vous voyez une différence notoire entre le costume épuré, minimaliste, de la Urban Tribal Dance Company, menée par Heather Stants, de celle très chargées en ornements divers, très vaudeville, de « The Indigo », formée de Rachel Brice, Mardi Love, and Zoe Jakes. Néanmoins, vous retrouvez une technique similaire enseignée dans les écoles Suhaila Salimpour ou FatChance dans les danses de ces 2 troupes. Mais le costume tribal est un sujet de conférence à lui tout seul. La liberté laissée à ses interprètes brouille ensuite les pistes, comme elle l’enrichit, et la rend si captivante, totalement dans l’air du temps.
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